Pathologie
Troubles de la praxie
De quoi s’agit-il ?
Les troubles de la praxie constituent une catégorie de difficultés motrices qui impactent la capacité d’une personne à planifier et coordonner des mouvements volontaires. Ces troubles peuvent se manifester sous différentes formes et impacter grandement le quotidien des personnes qui en souffrent.
En effet, cela peut provoquer des difficultés dans divers domaines, notamment pour des mouvements qui font appel à :
- la motricité fine qui implique des gestes précis impliquant les mains et les doigts comme le dessin ou l’écriture
- la motricité globale qui fait appel à la coordination du corps dans les mouvements plus larges comme la marche ou encore le fait de s’alimenter ou de s’habiller
- la praxie verbale qui correspond à la coordination des mouvements nécessaires à la parole
Ces troubles peuvent donc provoquer une perte d’autonomie chez ces patients.
Quels sont les différents types de troubles existants ?
Les troubles de la praxie peuvent se manifester sous différents types. Il est notamment important de souligner la différence entre l’apraxie et la dyspraxie.
- L’apraxie est caractérisée par la perte de la capacité à effectuer des mouvements ou des séquences de mouvements appris, malgré une fonction motrice normale. Cela est généralement dû à des problèmes neurologiques spécifiques. Les individus qui en souffrent peuvent rencontrer des difficultés à exécuter des gestes symboliques et fonctionnels comme manipuler des objets avec précision. L’apraxie peut se manifester sous différents types comme l’apraxie bucco-faciale (difficulté à effectuer des mouvements précis avec la bouche et le visage), l’apraxie idéomotrice (difficulté à effectuer des gestes simples et symboliques), l’apraxie cinétique (difficulté à faire des mouvements précis des doigts et des mains de façon coordonnée) ou l’apraxie idéatoire (incapacité de conceptualiser les étapes nécessaires à la réalisation de tâches plus complexes).
- La dyspraxie, également connue sous le nom de trouble développemental de la coordination (TDC), est caractérisée par des difficultés dans l’automatisation et la coordination des mouvements volontaires. Il affecte la capacité d’une personne à exécuter des tâches motrices précises et coordonnées, allant de simples gestes du quotidien à des activités complexes. Contrairement à l’apraxie, ce trouble est généralement présent dès la petite enfance et peut persister à l’âge adulte. En France, on estime que 5 à 7% des enfants de 5-11 ans souffrent de ce trouble.
Causes et symptômes
Les causes des troubles de la praxie peuvent être diverses mais ces derniers sont généralement provoqués par des lésions au niveau des zones du cerveau responsables de la planification ou de la coordination motrice. Ces lésions peuvent être provoquées par des traumatismes crâniens, des maladies neurodégénératives (comme l’Alzheimer ou le Parkinson), des AVC ou encore des tumeurs cérébrales. Certains troubles de la praxie peuvent également être liés à des facteurs génétiques ou à un développement anormal du cerveau causé par des anomalies pendant la grossesse ou la petite enfance mais également à des troubles neurologiques (comme les troubles du spectre autistique).
Les symptômes sont également variables et dépendent du type de trouble et de sa gravité. Parmi les différents symptômes on retrouve :
- une mauvaise coordination des mouvements, notamment pour les tâches précises
- des problèmes de manipulation d’objets courants, comme les couverts ou les outils
- une maladresse générale
- des problèmes d’équilibre
- des difficultés à effectuer des gestes symboliques simples comme saluer de la main
- des problèmes de mastication ou de déglutition de façon coordonnée.
La dyspraxie verbale
La dyspraxie verbale est une forme spécifique de dyspraxie qui affecte la planification des mouvements nécessaires à la production de sons de la parole. Elle touche environ 1 ou 2 enfants sur 1000.
Les individus atteints de dyspraxie verbale peuvent avoir du mal à coordonner les mouvements précis de la langue, des lèvres et du palais nécessaires pour former des mots. Cela entraîne des difficultés à articuler clairement et à produire des séquences de sons nécessaires pour la parole fluide. Ce type de dyspraxie peut également entraîner des difficultés dans les mouvements nécessaires pour mâcher et avaler, à l’origine des troubles de mastication et/ou de déglutition. Les individus peuvent donc nécessiter d’adaptations spéciales pour pouvoir s’alimenter correctement.
Diagnostic de la dyspraxie
Le diagnostic de la dyspraxie repose sur l’évaluation clinique effectuée par des professionnels de la santé tels que des neurologues, des psychomotriciens et des orthophonistes. Les observations des difficultés motrices, des antécédents médicaux et des évaluations spécifiques de la coordination aident à établir un diagnostic précis. Le processus peut impliquer des tests de coordination motrice, des évaluations sensorielles et des entretiens approfondis avec le patient et sa famille.
Traitement des troubles de la praxie
La prise en charge des troubles de la praxie implique généralement une approche multidisciplinaire impliquant des professionnels de santé (médecins, orthophonistes, ergothérapeutes), des éducateurs et des membres de la famille. Selon les cas, un traitement médical doit être mis en place et s’accompagne généralement d’une rééducation fonctionnelle pour améliorer la qualité de vie des patients.
Cette prise en charge a essentiellement pour but d’améliorer le quotidien des patients et de rendre plus facile la réalisation de certaines tâches quotidiennes.
Dyspraxie et alimentation
Les troubles de la praxie peuvent donc impacter le quotidien des patients qui en souffrent et rendre plus compliqué l’action de s’alimenter. En effet, cela commence par la difficulté à manipuler les couverts de façon précise ce qui affecte leur capacité à manger de façon autonome. Certains troubles de la praxie peuvent également entraîner des problèmes de mastication et de déglutition et ainsi allonger le temps des repas et augmenter le risque d’étouffement. Certaines personnes peuvent également avoir besoin d’une assistance supplémentaire durant le repas, qu’il s’agisse de la présence d’un aidant ou de l’utilisation d’ustensiles adaptés.
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