Initialement lancé aux États-Unis, le mois de juin est désormais reconnu dans plusieurs pays comme le Mois International de la Dysphagie.

 

Cet événement vise à sensibiliser le grand public à ce trouble de la déglutition, appelé dysphagie, encore trop peu connu malgré les millions de patients concernés dans le monde. Ce symptôme est souvent ignoré, alors qu’il mérite une attention particulière dès les premiers signes. Mieux comprendre cette affection œsophagienne, c’est aussi mieux comprendre son impact sur l’œsophage, le muscle essentiel à la déglutition. Mieux comprendre la dysphagie, c’est faire un pas essentiel vers une meilleure prise en charge et une meilleure qualité de vie pour ceux qui en souffrent.

 

1/ La dysphagie, c’est quoi exactement?

 

La dysphagie est un trouble de la déglutition caractérisé par une difficulté à avaler les aliments, les liquides ou même sa propre salive. Il est essentiel de consulter un médecin dès l’apparition de ces troubles afin de bénéficier d’un examen diagnostique adapté. Elle peut survenir à n’importe quel âge, mais elle est plus fréquente chez les personnes âgées ou chez celles atteintes de certaines maladies neurologiques (AVC, maladie de Parkinson, sclérose en plaques, etc.) ou ORL (cancer de la gorge, reflux gastro-œsophagien). Il existe deux formes principales de dysphagie, chacune affectant soit la portion supérieure, soit la portion inférieure de l’œsophage.

 

Les signes de la dysphagie peuvent être discrets ou impressionnants : toux pendant les repas, sensation que les aliments « restent coincés » dans l’œsophage, perte de poids, infections pulmonaires à répétition… Des difficultés dès la mise en bouche des aliments, une gêne ressentie au fond de la bouche, ou une salivation excessive peuvent également alerter. Un examen médical approfondi, souvent réalisé par un médecin spécialiste, est alors nécessaire pour en identifier la cause et proposer une prise en charge adaptée visant à sécuriser la déglutition dès la phase bouche-pharynx.

 

2/ Quels sont les risques liés à la dysphagie ?

 

Lorsqu’elle n’est pas reconnue ni prise en charge, la dysphagie peut avoir des conséquences graves, tant sur la santé physique que sur la qualité de vie.

Parmi les risques les plus fréquents :

 

• Les fausses routes : les aliments ou les liquides peuvent pénétrer les voies respiratoires au lieu de suivre le trajet normal vers l’estomac. Cela peut provoquer des toux, des étouffements, et dans les cas les plus sévères, entraîner des infections pulmonaires comme la pneumonie d’inhalation, voire un arrêt respiratoire.

 

• La dénutrition et la déshydratation : les personnes dysphagiques mangent souvent moins, par peur de s’étouffer ou à cause de la fatigue liée à l’effort de déglutition. Cela peut conduire à une perte de poids, à des carences et à une faiblesse générale.

 

• L’isolement social et l’impact psychologique : lorsque manger devient une source d’angoisse ou de gêne, certains préfèrent éviter les repas partagés. Cela peut mener à un repli sur soi, une perte du plaisir de manger, voire à des états dépressifs.

 

• La perte d’autonomie : chez les personnes âgées ou vulnérables, la dysphagie peut entraîner un besoin d’assistance accru pour les repas, une modification importante des habitudes alimentaires et une dépendance aux aidants.

 

La dysphagie peut également être considérée comme un symptôme révélateur d’affections neurologiques ou ORL (comme un AVC, Parkinson, ou un cancer de la gorge). Ne pas y prêter attention peut retarder un diagnostic clinique essentiel, qui repose souvent sur un examen approfondi de l’œsophage. Une endoscopie de l’œsophage permet souvent de détecter des lésions ou des anomalies.

 

3 / Comment mettre en place une alimentation adaptée aux personnes dysphagiques? 

 

Chez les personnes âgées, et tout particulièrement en cas de dysphagie, l’adaptation de l’alimentation est essentielle pour préserver la sécurité, la santé et le plaisir de manger.

 

1.Adaptation des textures

 

L’adaptation de la texture des aliments est la première mesure à mettre en place en cas de troubles de la déglutition. L’objectif est de faciliter l’ingestion des aliments tout en prévenant les fausses routes.

 

• Aliments mixés ou moulinés : ils conviennent aux personnes présentant des difficultés sévères à mâcher ou à avaler. Les aliments sont réduits en purée lisse et homogène, sans morceaux.
• Textures hachées ou tendres : adaptées aux personnes conservant une certaine capacité masticatoire. Les aliments sont coupés en petits morceaux faciles à mâcher, ou cuits jusqu’à ce qu’ils soient très tendres. Cela facilite le passage dans l’œsophage et réduit les risques de complications.
  
• Liquides épaissis : les boissons, souvent responsables de fausses routes, peuvent être modifiées grâce à des agents épaississants. Cela permet un meilleur contrôle du liquide dans la bouche et dans la gorge. Les niveaux de consistance sont définis par la classification IDDSI (différents grades) et dépendent du degré des capacités de déglutition de chaque patient.

 

2. Maintien de l’équilibre nutritionnel

 

Même si la texture des aliments est modifiée, il est essentiel de garantir des apports nutritionnels suffisants pour éviter la dénutrition ou la déshydratation, fréquentes chez les personnes dysphagiques. Il est donc nécessaire de veiller à ce que les apports en protéines, énergie, vitamines et hydratation soient suffisants malgré les modifications de texture. Pour cela, la consommation de produits enrichis en protéines et calories peut être recommandée.

Des traitements nutritionnels spécifiques peuvent également être proposés par le médecin afin de répondre aux besoins du patient. Une bonne évaluation des besoins nutritionnels et du fonctionnement musculaire est indispensable pour assurer une prise en charge efficace.

 

3. Valorisation du plaisir de manger

 

Au-delà de la nutrition, l’acte de manger reste une expérience sensorielle, sociale et émotionnelle. Il est donc important de maintenir une dimension de plaisir, même en cas de textures modifiées.

 

• Il faut veiller à soigner la présentation des plats : malgré la texture lisse ou transformée, il est possible de jouer sur les couleurs, les formes (utilisation de moules), et la disposition pour rendre les repas plus attrayants.
• Il est essentiel de proposer des saveurs appréciées par la personne, dans la mesure du possible et en tenant compte des éventuelles restrictions.
• Enfin, il convient de respecter les goûts personnels, les habitudes alimentaires, ainsi que les préférences de chacun pour conserver le plaisir de manger et ne pas faire de ce moment une contrainte.

 

Un médecin spécialisé pourra également recommander un examen oropharyngé ou une endoscopie pour évaluer l’état des muscles impliqués dans la déglutition et adapter les recommandations. Une évaluation musculaire ciblée peut révéler un problème sous-jacent nécessitant une approche thérapeutique spécifique.

 

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Nectarys, ensemble réinventons le plaisir de manger, même face aux troubles de la déglutition !